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Des mots d'instants

Des mots d'instants

Se poser, capter, écrire des instants de vie qui intriguent, apaisent ou interrogent. Parfois, un peu de rêverie et de fiction s'en mêlent.

Publié le par Christian Leroy

Elles étaient des cent et des mille. Sur ces petits bouts de plexi que tu ne cessais de regarder, les uns après les autres. Quand tu recevais de nouveaux échantillons.

Tu les manipulais un peu avec la même dextérité qu'ont les Grecques - et les Grecs - avec leur "komboloi". Tu regardais ces différentes teintes, par-dessus, par-dessous, face à la lumière ou dans l'ombre. Tu maniais ces échantillons tels des bijoux. De futurs bijoux car, dans ton esprit, déjà, s'échaffaudait un plan. Un sacré joli plan même.

Quelle dimension aura tel ou tel plexi ? Quelle couleur accorder avec laquelle ? Quelle est la disposition des caméras ? Comment les mettre en valeur ? C'était "presque" : "On ne va pas en faire qu'un décor, il faut jouer absolument avec ces matières, cette transparence. Il faut s'en amuser !". Pro que tu étais.

Mais cette transparence était aussi celle de ton coeur. Tu aimais - avec ceux que tu aimais - laisser entrevoir ton âme comme un plexi et y laisser se balader la caméra de l'oeil de ton ami, de gauche à droite et inversement. Lui laisser découvrir toutes les nuances et tous les reflets. En maintenant cette petite distance entre le plexi et ton propre intérieur. Et si le plexi était un peu griffé, c'est qu'il y avait une petite imperfection qui aidait à cacher une partie de ton âme ou à fermer la porte de ton jardin secret que tu entretenais avec la même passion.

Il y a tant à dire sur cette mappemonde en plexi que j'ai installée chez moi. Dans mon "petit nid", comme tu disais. Le goût de l'évasion, du voyage, des couleurs d'un arc-en-ciel dont tu aimais tant le symbole de la tolérance et de la différence. Mais ces couleurs, oui, tu les admirais en petites touches sur du blanc. Pour rester sobre, pour rester "classe", comme tu le disais si bien.  Et ce plexi, cette matière que tu devais tant adorer tant elle apportait des nuances, sans cesse. Parce que rien n'était jamais établi et enfermé avec toi. La porte restait toujours ouverte pour remettre le boulot à l'ouvrage ou la vision de la vie à l'épreuve.

Du rouge au jaune en passant par l'indigo et le cyan.

Je t'aime, Isabelle.

 

 

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