Bruxelles
Les trottoirs se font miroir. Les flaques sont étincelantes. Les gouttes perlent d'une lumière blafarde. Et les visages sont éteints.
Les yeux longent le sol, les regards suivent les pavés en ligne droite sans se détourner.
il est encore moins question de croiser les "bonjour" à peine susurrés dans un monde où la parole spontanée s'est perdue comme le soleil derrière la couche nuageuse.
il pleut à peine qu'on entend geindre à tout va. On a beau savoir sous quelle contrée on vit, on ne semble jamais s'y faire. Non. Les plaintes s'écoulent aussi à gros torrents. Les plus optimistes auront choisi de garder le printemps en tête avant de se réjouir d'un été qui, à défaut de rayonner, aura le mérite d'exister au moins par son nom, trois mois durant.
Athènes
Il est d'autres coins où la pluie est cadeau. Huit bonnes saisons me séparent d'un souvenir qui me réchauffe encore le coeur quand j'y pense. Regarder l'Acropole d'Athènes par la fenêtre ruisselante de la chambre d'hôtel à l'heure du petit déjeuner. Moment intense de voir ce monument se laisser glisser entre les cordes d'averses presque violentes. Sans broncher.
Le Parthénon n'a pu que s'incliner : il s'agissait sans doute des larmes des Dieux.